En France, la définition acceptée à peu près par tous est celle célèbre à juste raison d’Ernest Renan : « Le vouloir vivre ensemble ».
Cette idée est liée à deux éléments-clés.
Tout d’abord, elle repose sur le plébiscite permanent. Cela signifie qu’à chaque moment, les Français décident par la voie électorale ou dans la rue.
D’autre part, un passé commun en fonde également le sens profond. La mémoire de la nation repose sur ce que nous avons fait ensemble, ce dont nous nous souvenons ensemble, ce que nous avons décidé d’oublier ou de pardonner ensemble.
- Peut-on parler d’origine ?
Il est impossible de fixer l’origine précise de la nation française. Certaines dates symboliques sont retenues :
- Les Gaulois et Vercingétorix. Parallèlement, l’apport de la colonisation romaine sera riche, fécond et marquera l’espace et le territoire.
- Clovis fut un roi barbare qui unifia dans un royaume, l’ensemble des Francs. Cet espace ressemble beaucoup à la France actuelle mais seulement en partie : ainsi la Bretagne actuelle n’en faisait pas partie.
- 987 marque l’avènement d’Hugues Capet, roitelet à la faible puissance et disposant d’un domaine très réduit. Il donne son nom à une célèbre dynastie : celle des capétiens.
Mais la nation est une notion évolutive : elle n’est pas figée.
- Ainsi, les rois de Philippe-Auguste à Louis IX en passant par François 1er, Henri IV, Louis XIII et Louis XIV peu à peu vont construire l’Etat moderne.
- Nous pouvons aussi citer l’ordonnance de Villers-Cotterêts décidée par François 1er en 1539 : elle impose le Français dans les actes administratifs.
- Ou encore, Henri IV promulgua l’édit de Nantes en 1598 qui garantit la liberté de conscience et la liberté de culte. Cet édit est en quelque sorte l’acte fondateur de notre laïcité, même si Louis XIV le révoqua en 1685.
- 1789 : La rupture
Jusqu’à cette date, les Français sont des sujets du roi et ce dernier tient son pouvoir de Dieu : c’est la monarchie absolue de droit divin.
A partir de 1789, la légitimité du pouvoir reposera sur la nation, qui devient souveraine. La monarchie devient constitutionnelle selon les principes édictés par les philosophes des Lumières du XVIIIème siècle et par Montesquieu en particulier. Puis dans le cadre de la République, le fondement du pouvoir est également bien sûr la nation.
Les Français deviennent des citoyens. Le peuple français devient le fondement de la légitimité politique. La deuxième République instaure en 1848, le suffrage universel, essentiel pour l’apprentissage de la démocratie comme on le verra dans les années 1930 : la France évitera le fascisme. Il faudra attendre 1944 pour que les femmes obtiennent le droit de vote
Même au XIXème siècle, sous la Monarchie de Juillet, Louis-Philippe se fera appeler le roi des Français.
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